L’innovation numérique et technologique au service du Cirque du Soleil

L’innovation numérique et technologique

au service du Cirque du Soleil

RÉDACTION : Nina Goldstein
Coordonnatrice Communications - Marketing, CCIFC

RÉDACTION

Nina Goldstein
Coordonnatrice Communications - Marketing, CCIFC

En 1984, une vingtaine de saltimbanques fondent le Cirque du Soleil à Baie-Saint-Paul. Aujourd’hui, l’entreprise québécoise de divertissement artistique s’est imposée comme la référence mondiale du cirque avec 4 000 employés, dont 1 400 artistes, provenant de plus de 50 pays différents.

Plus de 190 millions de spectateurs dans plus de 450 villes et dans plus de 60 pays ont été entraînés dans ce rêve. L’entreprise a établi son Siège social international (SSI), dans le quartier de Saint Michel à Montréal. Tous les spectacles du Cirque du Soleil s’imaginent, s’inventent et se créent au SSI, véritables bijoux de création et d’innovation. En 2017, le Cirque du Soleil a présenté une vingtaine de productions distinctes simultanément.

La mission du Cirque du Soleil est d’invoquer l’imaginaire, provoquer les sens et évoquer l’émotion des gens autour du monde.

L’Atelier des Costumes

Les costumes du Cirque du Soleil sont tous créés à l’Atelier des Costumes du SSI à Montréal. Environ 300 artisans travaillent à temps plein pour confectionner les costumes imaginés par des concepteurs de renoms.

Les aptitudes des accessoiristes sont extrêmement polyvalentes : sculpter, souder, peindre, mouler, coudre, scier, avoir de bonnes notions de mécanique, d’électronique, de plomberie, etc. Notons que des artisans de l’Atelier de chaussures fabriquent à la main des chaussures sur mesure pour tous les artistes.

Un grand nombre de techniques  est utilisé pour la transformation des matières et création de costumes à savoir : la peinture sur tissu, la sérigraphie, la sublimation pour travailler le polyester, l’imprimerie sur des tissus divers comme sur les paillettes.

Une équipe est également dédiée exclusivement à la création des perruques qui utilise la technique de la « ventilation », qui consiste à greffer les cheveux un à un sur une base, à l’aide d’un crochet.

En 2017, l’Atelier des Costumes c’est :

Chaque soir, on compte environ 4 500 costumes se trouvant sur l’ensemble des sites des spectacles pour habiller les 1 400 artistes à travers le monde.

L’Innovation au service de l’Atelier des Costumes

L’innovation et le volet numérique ont été intégrés à l’Atelier des Costumes pour gagner du temps, réduire les coûts, et éviter le gaspillage et les erreurs de proportions et de perspectives, si inhérentes au monde du spectacle.

  • 12 imprimantes 3D, utilisées en continu pour les besoins des spectacles, mais aussi pour les besoins internes et externes de l’entreprise.
  • 2 scanners portatifs pour prendre les mensurations des têtes de chaque artiste pour que les chapelières confectionnent les chapeaux grâce aux empreintes 3D obtenues à partir de ces données. Un scanner vient d’être envoyé à Las Vegas pour éviter le déplacement des artistes à Montréal. Ces scanners sont également utilisés dans le secteur de l’automobile.
  •  1 imprimante laser pour découper les tissus et aider à la confection de maquettes essentielles pour la préparation des spectacles.

Les costumiers, les accessoiristes et les chapeliers de l’Atelier sont des experts du « faux » en combinant rentabilité et performance à la magie et l’émotion des spectacles.

Les matières et les textiles sont un enjeu crucial pour la bonne réalisation des costumes. Au Cirque du Soleil, les tissus et matériaux sont achetés, mais transformés à plus de 85 % par les artisans de l’Atelier. Des centaines d’échantillons sont à disposition des concepteurs dans une immense bibliothèque de textile, la Matériauthèque, qui a impressionné les plus grands noms de la mode, comme notamment Jean-Paul Gauthier. Tous les textiles sont référencés numériquement pour économiser du temps en travaillant avec des matières déjà présentes sur place.

Les costumes sont d’abord créés virtuellement en 3 dimensions pour éviter le gaspillage des textiles, harmoniser les couleurs, voir les rendus finaux, et éviter aux artistes du monde entier de se déplacer à Montréal pour faire les essayages. Avant cette technique, les concepteurs dessinaient sur le corps des artistes, ce qui prenait un temps et engendrait un coup considérable et qui pouvait causer des marges d’erreur. La 3D permet donc de valider les couleurs, de prendre conscience de la forme des vêtements.

Les costumes se doivent de paraître le plus réel possible tout en gardant une ergonomie optimale pour le confort des artistes et qu’ils soient simples à transporter et réutiliser. De plus les costumes et accessoires se doivent de répondre aux quatre critères fondamentaux que l’Atelier s’impose de respecter : l’APTO (A Artistique, P Performance, T Technique, O Opération).

Le chef d’équipe (Verino …) effectue beaucoup de recherches sur ce qui existe en termes d’innovation et comment cela peut supporter les besoins du Cirque du Soleil. Il définit l’Atelier comme les Gaulois du Cirque en termes d’innovation.

Comme il le souligne, l’Atelier est toujours en recherche de nouveaux logiciels ou moyens de conception qui pourront leur être utiles par la suite. L’objectif étant d’intégrer la 3D dans l’art très traditionnel du cirque pour rentabiliser le temps de travail et le rendement. Il voit la recherche en innovation comme un placement pour le futur, une vision long-terme.

Un des patronnistes 3D de l’Atelier nous a montré le fichier qui a permis de concevoir le cheval de LUZIA, entièrement conçue numériquement. Tout le patronage initial du cheval fut modelé en 3D pour ensuite découper chaque pièce avec l’imprimante laser. Cette nouvelle technique a permis de sauver 30 livres et de rendre le cheval plus facilement transportable.

Le Cirque du Soleil a donc recours à des solutions innovantes pour répondre à ses besoins, notamment en transformant les matières ou en trompant les regards. Une couronne ou une tête-de-loup qui paraissent extrêmement lourdes sont en fait imprimées en 3D avec des matériaux souples et légers.

  • Une armure tout en cuir et d’or est faite de faux-cuir, découpée grâce à une imprimante laser et tricotée par la suite avec différents matériaux pour lui donner un aspect massif.
  • Les gros pulls en laine, difficiles à laver et inconfortables pour les artistes, sont un motif de lainage transféré sur du polyester qui est ensuite découpé pour créer les mailles du pull. Ce qui facilite l’entretien et le port des tenues rendues extrêmement légères.
  • Les ailes d’ange sont conçues avec des motifs de plumes, transférées sur du polyester pour éviter d’en utiliser des réelles qui sont extrêmement fragiles et impossibles à entretenir.

Certains costumes doivent également être peints totalement à la main comme les costumes du spectacle « O », qui se doivent d’avoir une peinture qui résiste à l’eau. Pour le spectacle Michael Jackson One, certains costumes sont recouverts de leds extrêmement résistantes et légères, cousues à la main, et protégées avec des boîtiers confectionnés par les imprimantes 3D.

Pour découvrir l’interview de Denise Tétreault, Directrice du cycle de vie costume et espace créatif chez Cirque du Soleil, tournez la page  !

Photo du spectacle : Laurence Labat. Costumes: Giovanna Buzzi © 2016 Cirque du Soleil

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