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UBISOFT ET BEHAVIOuR,
REGARDS CROISÉS

CLOUD GAMING – UBISOFT ET BEHAVIOUR

Dominique Lebel

Vice-président sénior
et chef de la stratégie
Behaviour Interactif

Entrepreneur en technologie, Dominique Lebel dirige Behaviour Solutions d’affaires, la branche Business & Gamification du géant canadien des jeux vidéo, Behaviour Interactif.

Nicolas Rioux

Vice-président exécutif - technologie
Studios d’Ubisoft au Canada

Membre fondateur du studio Ubisoft à Montréal en 1997, il a été mandaté en 2005 pour mettre en place et diriger le studio Ubisoft de Québec qui compte aujourd’hui plus de 400 développeurs

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UBISOFT ET BEHAVIOuR,
REGARDS CROISÉS

Le 18 septembre dernier, Nicolas Rioux et Dominique Lebel ont échangé autour de l’avenir du jeu vidéo lors d’un panel de discussion animé par Odile Prouveur, rédactrice chez Multijoueur.

Pourquoi vous êtes-vous lancé dans l’aventure du jeu vidéo ?

Nicolas Rioux : Dans les années 90, c’était le début de la 3D. Je travaillais dans le domaine de l’informatique et j’avais la volonté d’aller vers des produits plus accessibles au grand public. Pour moi, le jeu vidéo était le parfait candidat en termes de diversité et de complexité de problèmes à gérer.

À Québec, Behaviour était déjà bien implanté, alors que Montréal s’ouvrait doucement à l’industrie du jeu vidéo. Aussi, lorsque Ubisoft 97 a annoncé une vague de recrutement, je me suis lancé et j’ai postulé ! Au tout début de l’aventure on était une trentaine de collaborateurs dont 7 ou 8 développeurs.

Dominique Lebel : Behaviour est présent au Québec depuis 26 ans, c’est l’un des premiers studios de jeu vidéo qui ait vu le jour, mais l’industrie a vraiment pris son envol avec l’arrivée d’Ubisoft à Montréal. Moi je viens des communications et du marketing, j’ai travaillé avec de grandes agences de communications et j’ai basculé dans le jeu vidéo à cause de la dynamique, de la place qu’il prend dans le tissu technologique à Montréal qui est une ville en pleine effervescence avec de nombreuses opportunités. Il y a d’autres grands pôles de développement du jeu vidéo dans le monde, mais avec autant de grands studios mondiaux et un écosystème de joueurs locaux, sur Montréal, c’est assez unique. On pense que dans les 10-15 prochaines années ça va continuer à se développer, pas forcément en nombre mais en qualité.

L’industrie du jeu vidéo est quasiment la seule à Montréal où l’on peut travailler sur des projets avec une portée réellement internationale. Quand on regarde bien, dans les autres secteurs on reste souvent local avec quelques projets à l’international, mais on ne retrouve pas cette stature mondiale qu’on a dans le jeu vidéo.

Je me suis donc joint à Behaviour en 2014 et j’ai lancé Behaviour Solution qui prend l’expertise de nos développeurs de jeu et la transpose dans des grandes entreprises.

Au niveau culturel, comment cette internationalisation rentre-t-elle en compte dans la création de jeux ?

Nicolas Rioux : Il y a plus de 90 nationalités chez Ubisoft, et rien qu’à Montréal on a une population qui vient de 62 pays différents. Chacune de nos productions est donc une création qui vient d’un mélange culturel riche. Dans la résolution des problèmes que l’on rencontre, les choix créatifs sont influencés par cette diversité culturelle au sein de l’entreprise. Il ne faut pas oublier que nos jeux ont une portée internationale, donc plus notre équipe créative est multiculturelle plus on aura un impact sur la diversité de nos joueurs.

Dominique Lebel :  Il y a quand même une grosse influence française car les écoles y sont réputées bonnes. Et il ne faut pas négliger l’aspect linguistique qui facilite la venue des travailleurs français et leur intégration. 

Nicolas Rioux : Pour beaucoup Montréal est une porte d’entrée sur l’Amérique du nord et cela joue beaucoup dans le développement de l’industrie du jeu vidéo à Montréal.

En quoi les jeux vidéo peuvent-ils être utilisés, dans un environnement d’affaire ?

Dominique Lebel :  Ils peuvent être utilisés sur le plan technique. Il y a des outils comme la 3D ou les qualités techniques de nos créatifs que l’on peut transposer sur des projets hors du jeu vidéo.

Mais il y a aussi une philosophie des joueurs et des développeurs de jeux vidéo qui peut être transposée vers d’autres industries en termes d’engagement, d’interactivité et de positionnement de l’utilisateur au centre d’une solution. Face à un problème, les personnes issues du milieu du jeu vidéo ont tout de suite une approche qui leur est particulière autour de l’utilisateur, de l’interaction et de l’engagement et ça a beaucoup de valeur sur le marché. Ce volet est encore minime par rapport à ce que nous pourrions apporter dans l’avenir. Plus cette industrie prend de l’envergure, plus il y aura de talents qui pourront être mis sur des projets.. 

Nicolas Rioux : Par exemple, on a la chance au sein d’Ubisoft Montréal d’avoir l’entité La forge qui fait le lien entre chercheurs-universitaires et notre industrie. Cette association permet de développer en ce moment un partenariat établi avec une université montréalaise, autour des voitures autonomes. Les chercheurs nous donnent accès à leurs données sur les comportements de véhicule de plus en intelligent que l’on peut inclure dans nos jeux. En échange, nous mettons à disposition des chercheurs des environnements virtuels immenses, comme par exemple une reproduction de la ville de San Francisco, qu’ils utilisent pour y faire leurs tests d’algorithmes de voitures autonomes. C’est les bénéfices du transfert de connaissance.

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