L’implication de Michelin et son engagement

L’IMPLICATION DE MICHELIN ET SON ENGAGEMENT

pour la mobilité durable

Interview

Claire Dorland Clauzel

Membre du comité éxécutif du groupe Michelin

Directrice générale du développement durable, des relations extérieures et du guide Michelin

1.

Michelin
et Movin’On

Q : En 20 ans d’existence, le Michelin Challenge Bibendum (aujourd’hui Movin’On) est devenu le sommet mondial, la référence de la mobilité et de ses défis. Quels sont les facteurs qui ont motivés Michelin à s’impliquer dans un tel projet en 1997 ? Et quels facteurs expliquent un tel succès ?

R : MICHELIN a toujours misé sur l’innovation. Le groupe a prospéré par son savoir-faire et a grandi parce qu’il a toujours su être visionnaire. Voilà son ADN. Notre raison d’être : faire partager notre vision de la mobilité durable. Aujourd’hui, construire cette mobilité durable n’est possible qu’en mettant l’entreprise au cœur d’un écosystème. C’est d’autant plus incontournable que les gisements de créativité sont partout, dans le monde académique, dans les start-ups, chez les étudiants ou nos salariés, et bien entendu dans d’autres entreprises industrielles. Par ailleurs, nous avons aussi besoin des pouvoirs publics. C’est l’ensemble de ces acteurs qu’il faut fédérer, pour échanger, pour nous fertiliser mutuellement, et pour dessiner ce que sera la mobilité de demain. Movin’On, version modernisée du Michelin Challenge Bibendum, est l’un de nos outils de construction et d’animation de la communauté globale de la mobilité durable.

Si nous en sommes les initiateurs, nous considérons que le succès ne nous appartient pas, il est au service de toute cette communauté. C’est sans doute là que se situent les raisons de son succès : Movin’On est une occasion unique de partager et de collaborer autour d’enjeux communs, pour mieux incorporer l’urgence environnementale à nos modèles, à nos produits, à nos services et aux politiques publiques.

Q : Depuis 20 ans, le monde a considérablement changé. Quels ont été les plus importants changements auxquels vous avez assisté en matière de mobilité durable? Et quel rôle ce sommet mondial a-t-il joué dans ces changements ?

R : Pour commencer l’idée même de durabilité! Il n’a fallu à Michelin que quelques années pour s’approprier le concept de développement durable, né au milieu des années 80. Nous avons créé le premier pneu « vert » en 1992 à un moment où l’industrie ne s’intéressait absolument pas aux enjeux environnementaux. Depuis, le mouvement s’est amplifié. Les consommateurs veulent des pneus plus écologiques tout en maintenant un haut niveau de performances. De sorte que la promesse client est désormais également un engagement de sobriété. Au fil des décennies, le concept de développement durable a gagné en maturité et en opérationnalité. Prenez par exemple l’économie circulaire qui irrigue désormais la stratégie d’innovation de Michelin grâce à notre politique  4R, comme Réduire, Renouveler, Réutiliser et Recycler.

La deuxième grande révolution est bien sûr digitale, avec Internet et ses usages mobiles, la connexion des objets du quotidien et la possibilité de développer des bouquets de services. Ces technologies, Michelin en explore méthodiquement les applications possibles non seulement dans son cœur métier, le pneu, mais également dans l’ensemble du champ de la mobilité. Notre stratégie de partenariats de recherche, de joint-ventures et de soutiens aux start-ups en est l’illustration concrète.

Et, la troisième, enfin, se situe justement dans le concept même de mobilité. Il y a encore 10 ans, les acteurs des transports raisonnaient en termes de produits, avec un haut niveau de spécialisation. C’était au client d’aller chercher les produits et services dont il avait besoin. Depuis, la logique a été renversée, le client et ses besoins sont mis au cœur des modèles, avec trois objectifs. Le premier objectif est de faciliter la vie du consommateur : il faut donc lui proposer des solutions intégrant produits et services, avec un très haut degré de qualité. Le deuxième objectif, c’est la personnalisation. Le troisième, c’est l’aider à prendre les bonnes décisions. Par exemple, le pneu connecté, sur lequel nous sommes leaders, est un outil produisant des données et capable de renseigner sur son état d’usure, sur l’état de la chaussée. En rendant le pneu communiquant, il devient en somme un partenaire de la sécurité globale du véhicule.

Q : Le Michelin Challenge Bibendum est devenu Movin’On en 2017, pourquoi ce changement d’identité ? Quels sont aujourd’hui les principaux objectifs de cette conférence ? Et quelles sont vos ambitions pour le futur ?

R : Les trois révolutions que je viens d’évoquer ont toutes en commun, d’une part, l’accélération du rythme de la R&D et, d’autre part, l’action sous la forme de communautés innovantes, c’est-à-dire l’open innovation. Nous avons souhaité en tirer les conséquences en faisant évoluer un événement qui a fait ses preuves, en montrant également que Michelin était une entreprise en mouvement, légitime sur la mobilité dans son ensemble.

Movin’On est plus qu’une conférence : c’est aussi un showroom mondial des nouvelles mobilités sous tous leurs aspects, en plus d’une enceinte de réflexion et de collaboration. 4 000 décideurs, issus de toutes les sphères de la société, de la politique à l’académique, des grands groupes aux start-ups, font de Movin’On le sommet mondial de la mobilité.

Michelin a marqué le coup en dévoilant lors de la première édition de Movin’On notre pneu concept, Vision, un concentré de créativité concrétisant notre engagement pour la mobilité durable. Dans Vision, tout le savoir-faire du groupe MICHELIN, toute sa capacité à innover sont mobilisés, pour proposer un concept de la mobilité du futur. 

C’est de cette manière-là que nous avons imaginé Movin’On : une formidable occasion pour les acteurs de la mobilité de se rencontrer, de montrer ce dont ils sont capables, et ainsi de dessiner les contours d’un futur souhaitable, plus sobre et plus tourné vers les besoins de mobilité.

Q : Movin’On a eu lieu à Montréal en 2017 et se tiendra à nouveau dans la métropole en 2018 ? Pourquoi avoir choisi Montréal ? Enfin comment s’annonce l’édition 2018, quels seront les sujets tendances ?

R : Nous avons fait le choix de Montréal parce que la ville et son agglomération développent une politique ambitieuse de transports durables. Les grandes métropoles ont vocation à devenir des laboratoires de la mobilité de demain, car plus la densité de population est grande, plus les problèmes sont prégnants : congestion, pollution, consommation d’énergie. En organisant Movin’On à Montréal, nous avons salué un laboratoire de réussites mobilisant l’éventail des solutions possibles, le multimodal, le covoiturage ou les transports propres. 

Nous travaillons activement à faire de l’édition 2018 un jalon essentiel dans l’atteinte de nos objectifs. Six thématiques rythmeront Movin’On 2018 : décarbonation et qualité de l’air ; la nouvelle société multimodale, les technologies innovantes, la gestion de la révolution des transports, l’économie circulaire, les moyens de transport du futur. Dans quelques semaines, nous dévoilerons le nom des premiers grands speakers qui s’exprimeront en mai prochain et donneront de la voix à cet élan mondial.

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